« Quelle plus belle destinée que celle d’une affiche. Vous l’avez faite. Les autres la comprennent. Vous travaillez pour la mémoire de la rue. Elle doit parler dans l’instant. Votre image devra lutter avec la ville. Mais vous voulez vous faire entendre. Et si votre affiche est bonne, elle vivra en morceaux dans la mémoire des gens. »
De sa première affiche pour un court-métrage de Maurice Pialat en 1961 à sa dernière, en 2005, annonçant son exposition à Florence, Folon marque l’art de l’affiche et l’œil du public.
Tranchant sur les productions de son époque, tout en photos et jeux typographiques, l’artiste élabore un univers d’une rare cohérence. Il joue d’une économie radicale de moyens, basée sur l’expression élémentaire de la ligne et la charge émotionnelle de la couleur – encres colorées, sérigraphies, aquarelles ou crayons de couleur. Son vocabulaire se compose de quelques signes fondamentaux – flèches, personnages, masques, yeux, mains, oiseaux, etc. – qu’il assemble au gré des projets, jouant à l’infini de synecdoques et de métamorphoses, le tout teinté d’humour et de poésie. Simples, immédiates, douces et inventives, les affiches de Folon allient force de frappe à une séduction qui ne se dément pas. On estime les affiches de Folon à plus de 600. La Fondation Folon en possède une grande partie.
La plupart des affiches ont été tirées en offset, Folon étant très attentif au choix de ses imprimeurs. Plusieurs de ses affiches, et parmi les plus belles, ont été directement réalisées en sérigraphie.
En savoir plus :
A. Weil, K. Scheerlinck, I. Douillet-de Pange, Folon. Les affiches, Les Cahiers dessinés, Paris, 2020.