« Je suis entré en sculpture fin 1989, pendant l’exposition du Metropolitan, en dessinant dans le musée le jour de fermeture, chaque semaine. C’est une petite sculpture des Cyclades que j’ai aimée. Pendant les quatre mois de l’exposition, je l’ai regardée. En rentrant à Burcy, j’ai pris un couteau dans la cuisine. Et dans le restant d’un manche de brosse, j’ai commencé un corps, je ne savais pas comment faire la tête, j’ai sculpté la tête d’un oiseau qui regarde vers le haut. Depuis, j’ai tout oublié. » (Folon, Lettre à Pierre Alechinsky, mai 1995)
Entre 1989 et 2005, année de son décès, Folon crée près de 400 sculptures. L’iconographie est vaste : il y transpose en trois dimensions les thématiques et les signes qui caractérisent son œuvre depuis les années 1960. À celles-ci s’ajoutent de nouvelles recherches formelles, nettement influencées par les arts premiers: des Totems amérindiens aux masques africains, des figures étrusques à celles des Cyclades. Il travaille d’abord le bois mais celui-ci peut difficilement résister aux changements climatiques. Ses amis, le sculpteur César et le fondeur Romain Barelier, lui suggèrent alors de se tourner vers le bronze. C’est ainsi qu’il modèle d’abord l’argile et choisit finalement le plâtre. Ses premiers personnages en bronze apparaissent dès le début des années 1990. Il expérimente aussi la création en très grandes dimensions, certains culminant à 6 mètres de haut. Avec la sculpture, Folon se donne autant d’occasions d’explorer de nouveaux matériaux : bois, argile, plâtre, bronze, argent, fer, fonte, cuivre, pierres variées et pâte de verre.
Folon travaillera durant des années avec la complicité du fondeur Romain Barelier pour sa statuaire en bronze et avec l’atelier de Franco Cervietti à Pietrasanta pour celle en pierre.
En savoir plus :
Folon, R. Piano, S. Angelroth, M. Pasquali, A. Michel, M. Resseler, I. Douillet-de Pange, Folon. La sculpture, Fonds Mercator, Bruxelles, 2020.
