ANTONIO SEGUÍ

13|10
-
04|02

Né à Cordoba, en Argentine, en 1934, Antonio Seguí entreprend son premier
voyage en Europe en 1951 et, après un temps d’arrêt à Madrid, s’installe à
Paris.

Seguí chez Folon semblait une évidence et pourtant les deux hommes, nés la
même année, ne s’étaient pas rencontrés. Nul doute, ils se seraient liés
d’amitié. Sur le papier déjà. Quelques certitudes trop simples pour être
décryptées s’imposent immédiatement : la figure du personnage au chapeau,
l’homme dans la cité, les villes agitées et l’incommunicabilité des foules…
Au-delà, témoins de leur époque, ils nous en font voir avec lucidité sur
l’être dans sa solitude, en quête d’humanité.

Là où Folon, tel un messager, nous laisse sur le pas de la porte de
l’imaginaire, Seguí nous fait pénétrer dans le quotidien d’individus,
anonymes conformistes ou fidèles archétypes. L’artiste, tel un voyeur
poétique, modifie, dans une valse de variations, le spectre de son objectif
depuis le grand-angle qui dépeint la frénétique agitation de la multitude
jusqu’au zoom perçant l’intimité de ses personnages. On assiste à des
tranches de vie, instants suspendus, des saynètes dans lesquelles l’artiste
colore la diversité de la nature humaine ; moments figés, où le personnage
solitaire épie autant qu’il est épié, l’œil coquin ou le regard louche. Il
reprend ensuite sa course folle comme pour échapper à ce monde systématisé.
Le « théâtre de la vie » de Seguí percute, interroge et amuse.

L’exposition proposée à la Fondation Folon réunit une petite centaine
d’œuvres.