Folon est un artiste engagé. Son œuvre est imprégnée d’un grand sens éthique. A travers la douceur de ses couleurs, il tente de nous guider vers la voie de la tolérance et de la paix. Car selon lui, « si l’Homme passait plus de temps à admirer la beauté, du monde, d’une œuvre, il en aurait moins à consacrer à la guerre et en oublierait la violence, souvent gratuite, qui l’anime. » C’est pourquoi Folon ne dépeint pas le monde d’une manière tragique. Ses œuvres sont empreintes d’humour ou de poésie car la beauté, au-delà de sa valeur esthétique, a dans son travail une connotation morale. Folon s’élève contre la peine de mort, revendique l’égalité entre les Hommes quelles que soient leur couleur, leur religion ou leur culture, défend les minorités et cela avec un langage accessible à tous : des images, des signes universels et compréhensibles quels que soient l’âge et l’origine du spectateur. C’est pourquoi des organisations comme Amnesty International ont fait appel à lui pour illustrer non seulement leurs affiches (1977, 1986), mais aussi la Déclaration universelle des droits de l’homme (1988), dans l’optique de redonner à l’Homme l’envie de croire en l’humanité. Folon s’engage par ailleurs contre le racisme, qui n’a aucune raison d’être car bien-sûr pour le peintre, « les couleurs sont faites pour se mélanger et pour s’aimer ». Il réalise encore bien d’autres projets parmi lesquels une affiche intitulée Contre la peine de mort (1978), une autre pour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (1991), pour l’Unesco (1988) ou encore celle des Ve Jeux Olympiques d’hiver pour les Handicapés en 1992 représentant un oiseau aux ailes brisées qui parvient tout de même à voler, soulignant toute la force et la grandeur de ces athlètes.