Comme tout ce qui est rond, l’œil est une forme que Folon aime. Il prend d’ailleurs souvent la place du soleil au milieu du ciel, comme si « un créateur inconnu » venait observer le déroulement de notre quotidien (Partir, 1977 ; L’Aube, 1984, etc.). Parfois, l’œil dessiné par Folon reflète une autre image (Quelque part ; Exposition J.M. Serreau, 1974 ; Europalia France 75, 1975), celle d’un paysage qui se situerait derrière le spectateur… L’artiste s’amuse ainsi à créer un dialogue entre le dessin et celui qui le regarde. Mais l’œil qui est dans l’image, c’est bien-sûr aussi celui du spectateur lui-même, sorte de mise en abîme du regard, de jeu de miroirs. Et si Folon accorde tellement d’importance au regard, c’est parce qu’il sait, en tant qu’affichiste, que c’est d’abord à travers ce sens qu’il faut interpeller les gens pour les faire s’arrêter, regarder et entrer dans l’image si l’on veut les toucher et les inciter à réfléchir.