Silence en

Tout comme l’air, le silence est un sujet que l’on peut difficilement représenter. Il est pourtant bien là dans l’œuvre de Folon, sous-jacent, implicite. En effet, devant la représentation des oiseaux et des hommes qui s’envolent, seul le vent vient siffler dans nos oreilles. Devant l’homme assis tout seul face à la mer, c’est uniquement le bruit des vagues qui viennent s’échouer à nos pieds que l’on imagine. Quant à cet homme, égaré dans l’immensité des villes modernes, c’est un silence très pesant qui vient alourdir le malaise qui s’en dégage. Certaines au contraire, sont extrêmement bruyantes, comme la série La jungle des villes (1971) dans laquelle la folie des flèches vient résonner dans nos têtes. Le silence apparaît enfin en tant que tel dans l’une des illustrations que Folon a faites pour La Déclaration universelle des droits de l’Homme (1988), lorsqu’un Général réclame, d’un simple signe et sous un œil menaçant, le silence à un homme bâillonné qui ne fait pas le poids.