Voyage

Le voyage est l’un des grands thèmes de l’œuvre de Folon. Et pour l’illustrer, une série de signes récurrents, tels la valise, le bateau et la mer. Si certaines de ses images parlent du voyage littéralement, comme la série des collages de morceaux de caisses d’oranges et autres bouts de carton ondulé en tout genre, dont la forme évoque des bateaux naviguant au large, la plupart de ses œuvres sont une métaphore du départ, de l’évasion en général, comme ces oiseaux qui toujours s’envolent, cette voiture sur la route (On the road, 1983), ou ces valises servant de cadre à une autre image (Lointains, 1986-87 ; La route, 1988, etc.). Plus que de représenter le voyage, l’artiste l’a véritablement intégré à son œuvre, notamment dans la série des 8 sérigraphies Je vous écris (1988) dans lesquelles une carte postale, provenant des Etats-Unis, de Chine, du Japon ou de Grèce, est le point de départ du tableau. La correspondance est une opportunité supplémentaire pour Folon de s’exprimer comme il aime le faire, par le dessin.  Le principal bénéficiaire de son inspiration épistolaire est son ami Giorgio Soavi à qui il envoie des lettres dont les enveloppes sont systématiquement de petites œuvres d’art, inspirées par le timbre qui y était apposé. Le timbre, du reste, est une affaire que l’artiste connaît bien puisqu’il en réalisa lui-même quelques-uns, notamment pour les Nations Unies en 1998, sur lesquels il reprend certaines des illustrations qu’il avait conçues pour la Déclaration Universelle des droits de l’homme, pour l’Europe, pour les Ve Jeux Olympiques pour les Handicapés en 1992, où l’on retrouve le symbole de l’oiseau aux ailes brisées, ou encore en 1988 à l’occasion du Bicentenaire de la Révolution Française.

En définitive, ce que Folon propose au spectateur devant chacune de ses œuvres, c’est de faire un voyage intérieur empreint de poésie, un voyage spirituel vers ses propres souvenirs et ses propres rêves.